Juan Miguel Aguilera

 

Né à Valence en Espagne, titulaire d'une formation de dessinateur industriel qui en fait également un illustrateur compétent, Juan Miguel Aguilera a co-écrit quatre romans de hard science avec le professeur de biologie Javier Redal. En solitaire, il s'est ensuite lancé dans des récits qu'il qualifie fort justement d'histoire spéculative. Son premier roman en solo, La folie de Dieu, a reçu le prix Ignotus de l'association espagnole des écrivains de SF, dont il est devenu président l'année suivante. Sa traduction en 2001 a éveillé l'intérêt de la critique francophone et apporté un écho ibérique au renouveau de la science-fiction européenne après les signes avant-coureurs venus d'Allemagne et d'Italie.

Titre

Date

Intérêt

Divertissement

La folie de Dieu (La locura de Dios)

1998

15/20

14/20

Roman paru chez J'ai Lu et au Diable Vauvert, traduit par Agnès Naudin.

La liaison entre cette période du Bas Moyen-Âge et la science-fiction n'est pas sans rappeler celle réalisée par Evangelisti : Aguilera, qui a écrit son roman au même moment, s'est amusé de ces projets parallèles en ajoutant une introduction et une conclusion en forme de clin d'oeil à Nicolas Eymerich, lié par un clin d'oeil à son récit.

Aguilera tisse sa trame encore plus près des faits historiques et des personnages authentiques, puisqu'il relate les derniers instants de l'Empire Byzantin et en particulier le rôle des Almogavars (Almogavres en français), ces redoutables mercenaires catalans qui se rémunèrent par le pillage. Il lie leur histoire à celle du théologien Ramon Llull (Raymond Lulle), qui s'était voué à convaincre les infidèles en prêchant une foi qui trouverait son origine dans la raison. Dans le roman, celui-ci est détourné de sa croisade pour partir à la recherche du "Royaume du Prêtre Jean", mythe populaire à cette époque et décrivant un riche royaume chrétien aux confins de l'Orient.

Dans l'histoire réelle, celle des Almogavars de Roger de Flor dans l'Empire Byzantin (1303-1307) qui est décrite avec la brutalité qui la caractérise, s'insère ainsi une parenthèse fictionnelle, une quête qui confronte des personnages médiévaux à des valeurs modernes : l'esprit scientifique, la tolérance, l'altérité.

On ne pouvait rêver meilleur mariage entre le récit picaresque qui sied à la tradition espagnole et le goût du mystère de la science-fiction.

 

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