Bios

 

Roman paru chez Folio SF (n°80), traduit par Gilles Goullet.

Pour son premier roman inédit, la collection Folio SF (qui avait d'abord republié le catalogue de Présence du Futur notamment) a choisi un auteur qui monte, Robert Charles Wilson, mais a priori pas son meilleur roman, BIOS.

C'est l'histoire d'une exploration spatiale pour laquelle collaborent des cadres originaires de la Terre, où le pouvoir des Trusts a rendu l'organisation sociale extrêmement cloisonnée et hiérarchisée, et des scientifiques venus des colonies de la ceinture de Kuiper, des sociétés bien plus libérales et fractionnées.

Leur objectif, la lointaine planète Isis, où de fragiles postes avancés de l'humanité essaient d'étudier une vie extraterrestre foisonnante, trop même au vu des micro-organismes qui prolifèrent. Zoe Fisher représente un atout supplémentaire, une combinaison dernier cri aussi légère qu'étanche. Mais cette jeune femme programmée par les Trusts pour être un outil efficace a subi un sabotage : on lui a retiré sans qu'elle le sache son régulateur qui contrôle ses émotions. Sous son enveloppe imperméable, là voilà perméable... à des sentiments qu'elle ne devrait pas connaître.

De la SF à la papa ? Quand même pas. La narration est plus modeste, le propos moins conquérant. Avant le thème du contact ou de la compréhension de l'autre, Wilson rappelle avec justesse qu'il y a celui de la survie en milieu biologique hostile. Le résultat est mitigé : une hard science froide... et même pas désenchantée au vu de l'épilogue qui arrive comme un cheveu sur la soupe et peine à donner de la perspective. La science-fiction traditionnelle mûrit sous la plume de Wilson, mais ce roman-ci ne constitue pas un exemple inoubliable.

 

Retour à la page de Robert Charles Wilson