American Gods

 

Roman paru aux Éditions Au diable vauvert et chez J'ai lu (n°7350), traduit par Michel Pagel. Prix Hugo 2002, prix Nebula 2003, prix Locus (catégorie fantasy) 2003, prix Bram Stoker (littérature fantastique) 2003

À sa sortie de prison, Ombre a une femme qui l'attend et un ami qui est prêt à lui donner un emploi. Manque de bol, les deux meurent ensemble dans un accident de voiture. Sans nulle part où aller, il est alors embauché par Voyageur, un mystérieux escroc. Le voilà entraîné dans une lutte qui se prépare entre les "anciens" et les "modernes", plus exactement entre les divinités survivantes des mythologies anciennes et les nouveaux dieux de la technologie et de la consommation.

L'Anglais Neil Gaiman porte un regard original sur son pays d'adoption, en explorant des lieux "touristiques" éloignés des sentiers battus, pouvant même paraître farfelus. Ils sont le fruit d'une société sans repères culturels... bien qu'elle ait une histoire authentique et complexe. Récusant totalement le regard habituel sur les mythes fondateurs d'une nation, Gaiman décrit une Amérique qui est le produit d'immigrants d'origines et d'époques très différentes, dont la trace presque disparue est illustrée par les dieux qu'ils ont amené avec eux.

Les États-Unis oublieront-ils tout à fait leur passé sous l'autel de la modernité ? La question a finalement peu d'importance, et Gaiman s'en défausse. Hormis quelques dénouements intéressants dans un scénario secondaire (le village de Lakeside, certainement l'épisode le plus authentique, ce qui est après tout logique puisque l'auteur décrit la région où il habite), il n'y a pas de structure à chercher dans ce long roman foisonnant, dont la nature s'approche du pays qu'il illustre : un patchwork.

 

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