Le guide galactique (5 volumes)

 

1 - Le guide galactique (The Hitchhiker's Guide to the Galaxy)

2 - Le dernier restaurant avant la fin du monde (The Restaurant at the End of the Universe)

3 - La vie, l'univers et le reste (Life, the Universe & Everything)

4 - Salut et merci pour le poisson (So long, and thanks for all the fish)

5 - Globalement inoffensive (Mostly Harmless)

Romans parus dans la collection Présence du Futur (n°340, 351, 369, 547, 552), aux Editions Denoël, traduits tout à fait dans l'esprit du texte par Jean Bonnefoy.

Dans le premier volume, Arthur Accroc se réveille un beau matin avec la menace de bulldozers jaunes venus raser sa maison pour construire une déviation :

<< Mais, monsieur Accroc, cela fait neuf mois que les plans sont disponibles au cadastre.

- Oh ! Oui, sitôt que je l'ai su, j'ai foncé les consulter, hier après-midi. On ne peut pas dire que vous vous décarcassiez pour attirer l'attention dessus. Je ne sais pas, moi, vous pourriez l'annoncer partout…

- Mais ces plans sont exposés…

- Exposés ? J'ai dû finalement descendre à la cave pour les dénicher.

- C'est effectivement la salle d'exposition.

- Et avec une torche.

- Ah ! Sans doute les lumières avaient-elles sauté !

- L'escalier aussi.

- Bon. Mais écoutez, vous avez trouvé l'avis d'expropriation, non?

- Oui, reconnut Arthur. Oui, je l'ai trouvé : il était placardé dans le fond d'un classeur fermé à clé, coincé dans des lavabos désaffectés avec sur la porte la mention: Gare au léopard. >>

Puis il se trouve distrait de ses petites affaires quotidiennes par son ami Ford Escort, qui se révèle être un astrostoppeur natif de Bételgeuse, et qui lui apprend que la Terre, qui se trouve sur le tracé d'une voie express hyperspatiale, va elle aussi être rasée par les jaunes vaisseaux Vogons.

<< Il est inutile de jouer la surprise: tous les plans du projet, ainsi que les avis de démolition, sont placardés à votre délégation locale du Plan sur Alpha du Centaure depuis cinquante de vos années, vous avez donc amplement eu le temps de formuler des plaintes en bonne forme et il est un peu tard pour s'aviser de faire du foin là-dessus. >>

Ces deux extraits résument à eux seuls l'esprit de la saga. Sachez quand même que le premier volume conduira Arthur à rencontrer Marvin, l'androïde paranoïde, si intelligent que sa vie n'est qu'ennui et apitoiement, et surtout à découvrir enfin la Réponse à la Question Fondamentale sur la Vie, l'Univers et le Reste.

Le deuxième, de la même veine, conduira Arthur à découvrir les précautions à prendre pour écouter les concerts d'Oscar Paulette et à rencontrer le Maître de l'Univers (et son chat nommé Dieu).

Le troisième, qui narre les projets de destruction de la galaxie des habitants de la planète Kriquète, est peut-être le plus ennuyeux à cause de la répétition des effets. Il vous enseignera toutefois l'art de voler (il suffit de rater par négligence le sol en tombant).

Le quatrième est probablement le meilleur de la série, car, se déroulant sur Terre (les gens qui suivent me diront qu'elle a été détruite dans le premier épisode, mais ils feraient mieux de lire les trois premiers, où tout est expliqué... enfin, d'un certain point de vue), il donne l'occasion à Douglas Adams d'égratigner ses compatriotes :

Le sentiment persiste en Angleterre que confectionner un sandwich savoureux, désirable ou en quoi que ce soit appétissant constitue une sorte de péché que seuls commettent les étrangers. << Faites-les nous secs >>, semble être l'ordre gravé au tréfonds de la conscience collective nationale, << faites-les nous caoutchouteux. S'il faut absolument que ces cons-là restent frais, vous n'avez qu'à les laver une fois par semaine. >>

C'est en mangeant des sandwiches dans les pubs les samedis à midi que les Britanniques cherchent à expier leurs péchés nationaux.

On retiendra également la description du coucher de soleil californien comme << un crépuscule face auquel aucun homme de goût n'aurait osé rêver bâtir une cité comme Los Angeles >> et surtout la scène inénarrable (chapitre 20) dans laquelle Arthur et Fenchurch se content leurs passionnantes anecdotes (la scène de la tombola au café n'est pas mal non plus). Ce volume se termine sur la révélation de l'Ultime Message de Dieu à Sa Création.

Le style du dernier volume, le plus étrange, peut se résumer dans cet extrait :

<< (…) Non, la réponse est une orange et deux citrons.

- Citrons ?

- Si j'ai trois oranges et trois citrons et que je perds deux oranges et un citron, qu'est ce qu'il me reste?

- Hein ?

- D'accord, donc vous pensez que le temps s'écoule dans ce sens là, n'est-ce pas ? Intéressant. >>

Le reste est du même tonneau, et donne lieu à des théories quelque peu compliquées.

 

Retour à la page Douglas Adams