Nathalie Henneberg (1917-1977)

 

Cette fille d'émigrés russes a d'abord laissé sa patte sur les romans publiés sous le nom de son mari, Charles Henneberg, ancien de la légion étrangère, avant de poursuivre son œuvre à la mort de celui-ci en 1959, en accentuant encore son style baroque et ampoulé, très particulier.

Roman

Date

Intérêt

Divertissement

La plaie

1965

11/20

12/20

Roman paru au Rayon Fantastique, réédité chez l'Atalante.

La Plaie, le mal absolu, ronge peu à peu la galaxie, depuis la Terre où elle s'est insinuée dans l'histoire humaine. Elle avilit, elle détruit, et elle se propage. Seul un groupe de mutants, bravant des horreurs dignes des enfers de Dante, apprendra à la connaître et à la combattre.

Dès les premières pages, on comprend tout de suite que l'on est dans un space opera qui ne fait pas dans la dentelle et qui ne s'embarrasse pas de précautions. Les constellations - en réalité simples créations de l'esprit humain pour lire le ciel tel qu'on le voit depuis la Terre et rassemblant des étoiles très éloignées les unes des autres - sont ici décrites allègrement comme des régions du ciel cohérentes qui partagent la galaxie. On peut s'inquiéter de ce que cette perception dénote comme manque de vision d'ensemble et d'ouverture d'esprit pour quelqu'un qui prétend écrire de la science-fiction... Mais ce n'est que la première couleuvre à avaler dans un roman au style très enrobé qui paraîtra à beaucoup indigeste.

Car c'est vraiment un "space opera" pur jus, dans tout ce que ce terme peut avoir de caricatural, sacrifiant une intrigue pauvre au possible pour mieux fignoler le goût de l'épopée et la flamboyance des descriptions. Mais l'originalité de cette œuvre, qui en fait le space opera par excellence, c'est que la forme y rejoint le fond. C'est un livre-univers propre, qui ne repose absolument pas sur une construction rigoureuse, mais sur son imagerie propre, souvent excessive, parfois presque morbide, mais assurément singulière.

 

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