En remorquant Jéhovah

(titre original : Towing Jehovah)

 

Roman paru chez J'ai Lu et aux éditions Au Diable Vauvert, traduit par Philippe Rouard.

Dieu est mort. Cette fois, c'est sûr, puisqu'on a retrouvé son cadavre, de trois kilomètres de long, tombé à la mer. Seul le Vatican, prévenu par les anges, est au courant. Il préfère dissimuler la nouvelle et embauche un capitaine de supertanker, qui a été suspendu pour avoir provoqué une marée noire, pour remorquer en pétrolier le Corpus Dei jusque dans un sanctuaire dans les glaces polaires. Mais un groupuscule de rationalistes aussi radicaux que riches échafaude un plan pour supprimer cette preuve de l'existence de Dieu, responsable selon eux de toute la superstition de la Terre, entrave au progrès ou à la cause des femmes.

James Morrow n'épargne personne. Son œuvre ne doit probablement guère être du goût de l'Église, bien qu'il soit tout aussi critique à l'égard des incroyants, et relativement affectueux pour son Dieu, pauvre personnage qu'il trimbale et auxquels il fait subir les pires supplices. Cette satire doit avant tout être prise pour telle, et elle remplit merveilleusement son rôle avec son ton irrévérencieux. Mais Morrow ne doit pas être pris trop au sérieux, et il tombe plus d'une fois dans les invraisemblances et contrevérités lorsqu'il traite de pays étrangers, qu'il ne connaît visiblement pas (ce sera tout aussi vrai dans le deuxième tome où il ne paraît pas savoir que la peine de mort a été abolie en Europe, et qu'en particulier elle ne peut certainement pas être prononcée par le Tribunal Pénal International...).

 

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