Mirages lointains

 

Wayne Dolan a atteint la quarantaine et commence à sentir le poids des ans. Sa vie a atteint une impasse aussi bien professionnelle, puisque ses romans sont des échecs, que personnelle, puisque sa femme l'a quitté et essaie même de l'empêcher de voir ses enfants. Quand son agent lui propose une avance pour écrire un livre sur un sujet en or, il ne peut donc pas refuser. Ce filon, c'est la fondation Deriwelle, une institution créée par la volonté d'un milliardaire excentrique et qui emploie de grands savants, dont deux Prix Nobel, afin d'établir la preuve scientifique de l'existence de Dieu. Mais une fois sur place, il fait d'étranges rêves où un chaman indien lui demande de verser cinq mille dollars sur un compte en banque dont il lui donne le numéro...

Nous suivons l'errance, vraie, réaliste et surtout sincère, d'un homme qui se cherche, d'un écrivain qui met en scène ses doutes et sa quête métaphysique. Le mot fait peur, et il est vrai qu'on craint que le roman s'enlise dans des controverses insolubles entre opinions bien arrêtées sur l'utilité ou la nocivité de la religion. Mais, au travers de rencontres réelles ou rêvées, et au fil d'un cheminement conscient ou onirique, le personnage principal nous entraîne sur d'autres voies. Habile et plaisant, Jamil Nasir nous suggère ainsi que la recherche du sens de la vie est avant tout affaire personnelle. La quête d'une vérité fondamentale conduit surtout à se trouver soi-même, et tant pis pour ceux qui croyaient avoir trouvé les clés universelles du cerveau humain. L'auteur nous conduit avec modestie hors des sentiers battus d'une science-fiction souvent bien plus arrogante et sûre d'elle-même, et cela n'est pas désagréable.

 

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