Neuromancien

(titre original : Neuromancer)

 

Roman paru chez J'ai Lu (n°2325), traduit par Jean Bonnefoy. Prix Hugo et Nébula 1985.

Ancien pirate puni pour s'être attaqué à son employeur, qui lui a injecté en représailles une mycotoxine, Case, maintenant incapable de se connecter au cyberspace, vivote à Chiba entre deux doses de came. Mais une femme le recrute pour le compte d'une mystérieuse entité, qui, en échange de sa guérison, le charge de s'infiltrer dans une étrange multinationale familiale, dont le siège se situe en orbite terrestre.

Avec ce roman, son premier, Gibson donne naissance au mouvement cyberpunk, dont Neuromancien préfigure déjà toutes les caractéristiques : une anticipation à moyen terme (quatre-vingts ans) d'un monde dominé par des multinationales, concentrée sur l'essor de l'informatique, de la neurochirurgie et des biotechnologies, permettant la connexion du cerveau humain à un monde virtuel de données (la matrice chez Gibson) ; un style qui se veut réaliste et parfois mordant mais qui reste froid et sans émotion ; des personnages trop artificiels pour être sympathiques ou antipathiques. Gibson a au moins le mérite de l'antériorité, et les auteurs s'engouffrant dans la vague cyberpunk ne feront trop souvent que ressasser les mêmes thèmes tels de vulgaires copistes du Neuromancien original, acte de naissance du genre.

 

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