Les conjurés de Florence

(titre original : Pasquale's angel)

 

Roman de Paul J. McAuley, traduit par Olivier Deparis.

Le courant "steampunk" est né de la fascination rétro pour la vapeur, extrapolant une technologie datée mais dotée d'une esthétique forte. En bon sujet d'Angleterre, berceau de la révolution industrielle, Paul McAuley aurait pu situer son roman dans l'époque victorienne qui est la source d'inspiration du mouvement. Mais il en prend le contre-pied et fonctionne par clins d'œil vis-à-vis d'un genre qui est lui-même construit sur des clins d'œil. Ici, les bateaux à aubes, symboles éternels de l'âge de la vapeur, ne voguent plus sur les flots du Mississippi mais de l'Arno. L'accélération technologique est ici le fruit du génie de Léonard de Vinci, qui a abandonné la peinture pour se vouer à la science. Et les ruelles sombres de Londres laissent place à une Florence décrite avec art.

La visite de Raphaël, favori du pape au grand dépit de son rival Michel-Ange, est le vecteur de toutes les intrigues politiques. Machiavel, qui a découvert les vertus du quatrième pouvoir en devenant journaliste d'investigation, servira de mentor dans cette aventure à Pasquale, jeune apprenti en peinture dont l'obsession reste de parvenir à capter l'expression du visage d'un ange.

Le roman est en fait construit comme une vraie uchronie, fondée sur le souci de la finesse et de la précision historiques, et ce bien qu'il partage le goût des références littéraires avec le steampunk proprement dit (les "signaleurs" me rappellent ainsi une célèbre uchronie britannique, Pavane).

 

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