Plouf sort du téléphérique passablement à cran d'avoir eu à subir la présence étouffante des touristes qui l'accompagnaient. Ce qu'il voit en sortant ne risque pas de le calmer : des milliers de personnes en file indienne suivant leur guide ou suivant les personnes qui ont un guide.
Par bonheur, l'itinéraire concocté par le Pr d'Ouran s'éloigne rapidement des pistes les plus fréquentées. La tension de Plouf retombe alors un peu et il tente d'oublier la vision d'apocalypse de ces pentes noires de monde.
Au quart du parcours, alors qu'il a franchi par miracle les crevasses indiquées sur la carte et par mégarde celles qui ne le sont pas, Plouf entend une voix derrière lui :
<<Guten Tag !>>
Plouf se retourne et pousse un cri d'horreur : des Allemands, des centaines d'Allemands, des milliers d'Allemands, des millions d'Allemands... Ils avaient évité par pur hasard les pièges de la montagne, sans guide ni équipement particulier, la plupart en short et tongues Scholl, trouvant l'endroit un peu frisquet mais tellement pittoresque. Après un décompte plus précis, ils sont exactement quatorze, ce qui est déjà beaucoup trop pour les nerfs fragiles de Plouf. Il prend alors une décision ferme :