Cet instituteur né en 1922 entreprend des études de médecine à vingt-cinq ans et exerce pendant une décennie. Puis il devient un prolifique écrivain de la collection Fleuve Noir, surtout dans le genre fantastique, sous divers pseudonymes, dont le plus célèbre est Kurt Steiner. Il publie pour la première fois sous son vrai nom en 1963 pour dans son essai Manuel du savoir-mourir, illustré de dessins de Topor et couronné du prix de l'Humour noir, puis plus régulièrement à partir de 1973 pour signer des œuvres de science-fiction plus ambitieuses comme Tunnel ou Mémo, parallèlement à des activités de scénariste, pour Jean-Pierre Mocky surtout mais aussi pour Le distrait avec Pierre Richard.

Roman paru chez Folio (n°58). Grand prix de la science-fiction française 1985.

Chercheur en pharmacologie, Paul cherche à mettre au point un médicament stimulant la mémoire et teste l'objet de ses recherches sur lui-même. À partir de cet instant, il se retrouve à la dérive entre différentes époques et différentes versions de son existence, cherchant à se raccrocher à la réalité ou à la provoquer grâce aux pouvoirs de plus en plus complexes des évolutions successives de ses créations chimiques.

La structure de ce roman sans chapitres fait perdre tout repère et fait ainsi partager le sort du héros, banal apprenti sorcier atteint de schizophrénie sociale voire politique dans sa quête réparatrice de la drogue qui le guérira de sa dépendance au temps. Une seule répond à cette définition, la mort. La comparaison avec Dick n'est pas galvaudée cette fois-ci.

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