Clifford D. Simak (1904-1988)

 

Ce fils de fermiers de Wisconsin, établi à Minneapolis, s'est destiné très tôt à la carrière de journaliste. Mais il a surtout creusé son sillon un des grands auteurs classiques de science-fiction, récompensé par trois prix Hugo et unanimement apprécié dans le milieu comme un homme gentil et affable. Comme une ultime preuve de sa modestie coutumière, il est mort une semaine avant Robert Heinlein, et sa disparition est ainsi restée dans l'ombre de celle de cette figure plus vitupérante, plus imposante et plus controversée.

Roman

Date

Intérêt

Divertissement

Demain les chiens (City)

1952

14/20

14/20

Roman paru chez J'ai lu (n°373), traduit par Jean Rosenthal.

Ces huit contes retracent l'histoire de la disparition des hommes et de l'avènement des chiens. Ces hommes dont il est question ont-ils réellement existé ou ne sont-ils que des subterfuges de conteur destinés à pimenter le mythe des origines du chien ? Nul ne le sait exactement. Ces fragments de la légende vous sont livrés dans leur version originale. À vous de vous faire une opinion...

Il y a deux parties distinctes dans ce roman : d'une part, les analyses des chiens spécialisés dans l'étude de la légende, petits bijoux qui précèdent chaque conte et qui donnent à réfléchir sur la lutte pour la vérité historique, au-delà des évidences. D'autre part, il y a les contes eux-mêmes, qui ont le mérite de nous faire douter de nos certitudes en renversant sans cesse les valeurs trop vite établies. Simak prend le contre-pied d'une certaine forme de modernisme fait de conceptions aussi novatrices aujourd'hui qu'archaïques demain, en proposant un futur original, retraçant avec dépit la destinée de ces hommes qui n'auront jamais compris la nécessité de la stabilité.

Mais l'histoire se perd petit à petit dans l'irréalisable. Simak nie complètement l'esprit grégaire, voire la tendance au meurtre, et on pourrait se laisser prendre au fil de ses idées parfois naïves mais si singulières dans le monde de la SF, mais ce fil est cassé par des théories scientifiques absurdes telles que l'héritabilité des modifications chirurgicales, ainsi que par une conception bien rapide et simpliste des mutations. Du coup, l'intérêt se dilue, car on peine à y croire, autant qu'à la vie sur le sol de Jupiter... C'est un fait, ce roman est un de ceux qui ont le plus vieilli parmi les grands classiques.

 

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