Simulacron 3
Roman paru Folio SF (n°371), traduit par Frank Straschitz.
Le Simulacron 3, simulateur total de réalité, doit permettre de réaliser des études de marché grandeur nature sans passer par l'intermédiaire gênant des enquêtes fatigantes des Observateurs de Comportement, à qui l'on promet le chômage. Mais ce simulateur n'a-t-il pas d'autres bienfaits pour l'humanité ou pour l'entreprise qui l'a conçu ? L'inventeur du simulateur, Hannon Fuller, est mort dans un accident et laisse des notes faisant état d'une découverte spectaculaire. Son assistant devenu son successeur, Douglas Hall, se met à douter de tout après avoir été mis en garde par un interlocuteur disparu dont plus personne ne dit se souvenir.
Contemporain des romans de Dick qui questionnent la nature de la réalité, Simulacron 3 ne les égale pas à cause d'un scénario trop cousu de fil blanc et non dénué de failles (exemple-spoilernbsp;: si le simulateur fonctionne, pourquoi ne pas convaincre le Manipulateur d'en utiliser les résultats, ce qui revient au même pour ses intérêts ?). Ces thématiques sont devenues plus communes depuis et la mise en abîme s'est un peu galvaudé. Mais ce qui rend ce roman daté, c'est sa totale absence de style de l'auteur.
Un roman juste assez médiocre, comme on dit, pour l'adapter à l'écran ? Justement, il y a eu deux tentatives de la sorte : l'une en téléfilm de deux fois cent minutes par Werner Fassbinder en 1973, l'autre au cinéma par un film américain de 1999 (Passé virtuel).