Cet écrivain américain, philosophe et spécialiste de jazz, a écrit dans l'après-guerre un roman précurseur de la littérature d'anticipation : Limbo. On ne saura trop remercier Gérard Klein d'avoir réédité récemment ce chef d'œuvre légendaire longtemps introuvable.

Roman paru dans la collection Le Livre de Poche (n°7020), ainsi que chez Ailleurs et Demain, traduit par Alex Grall.

Fuyant la troisième guerre mondiale, le Dr Martine, lobotomiste, atterrit sur l'île oubliée des Mandunji, où se pratique depuis des siècles un rite semblable à la lobotomie, la Mandunga. Ce peuple ainsi débarrassé de toute tendance agressive reçoit 18 ans plus tard la visite d'habitants de l'Hinterland, qui leur apprennent que le monde est désormais lui aussi sous la coupe des pacifistes, qui prônent la mutilation volontaire pour échapper à l'instinct guerrier.

Limbo est une charge contre le mythe d'un homme pacifique et paisible. C'est également un réquisitoire contre la manière dont les idéologies récupèrent des théories scientifiques et philosophiques à leurs propres fins, par la description du trouble d'un homme qui apprend que la société monstrueuse qu'il découvre est fondée sur un texte dont il est l'auteur. Roman de la pensée trahie (comme celles de Darwin, Nietzsche, Marx...), roman des contradictions qui tenaillent mais fondent l'espèce humaine, roman de la révolte, roman de l'affirmation, roman du rire libérateur, roman humaniste et anti-humaniste, Limbo est tout cela, et bien plus encore...

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