De son vrai nom Pierre Pairault, Stefan Wul exerce la profession de dentiste en grande banlieue quand le virus de la science-fiction le prend alors qu'il atteint la trentaine. En onze ans, de 1956 à 1959, maniant la plume le matin et la roulette l'après-midi, il publie onze romans, qui tous reflètent la même imagination spontanée. Et puis, il disparaît de la circulation - comme écrivain s'entend - avant d'apporter dix-huit ans plus tard son ultime legs à la SF avec Noô, en 1977.

Roman paru au Fleuve Noir Anticipation (n°83), dans la collection Présence du futur (n°128), et même chez Folio Junior dans la collection des livres réversibles avec trente-deux pages de jeux et annexes.

Sur une terre asséchée, une tribu humaine retournée au stade barbare survit dans ce qui était autrefois la mer des Caraïbes. Leur vie se trouve bouleversée par l'incendie de leur village et la mort de leur vieux sage, et ils entament une marche et se risquent à pénétrer les zones occupées par des poulpes mutants dont l'évolution a été accélérée par des déchets radioactifs enfouis au fond des mers.

Ce court roman laisse libre cours à l'imagination débridée et à la moindre idée de l'auteur, ce qui le fait partir scientifiquement dans tous les sens, mais rarement dans le bon. Le résultat est un fouillis souvent puéril et parfois encombré d'explications inutiles, probable vestige d'une époque où les éditeurs de SF prenaient un petit peu leurs lecteurs pour des cons. Cette œuvre simple, à l'action vive et à la progression rapide, est cependant une étape importante dans la (re)maturation d'une science-fiction française très marginale qui cherche alors sa voie par une exploration foisonnante et insensée.

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