Les fourmis

 

Roman paru chez Albin Michel.

Edmond Wells, un passionné de fourmis qui a notamment étudié les redoutées fourmis Magnan en Côte d'Ivoire (comme Werber qui y a consacré un reportage pour sa bourse de fin d'études), meurt piqué par des abeilles. Il lègue sa maison à son fils, avec comme injonction testamentaire de ne surtout pas ouvrir la porte de sa cave. Qu'y a-t-il là dessous ? Le mystère, délayé, suscitera l'interrogation du lecteur tandis qu'il fera parallèlement connaissance avec les fourmis, qu'il n'avait jamais envisagées sous cet angle.

La volonté de Werber de nous faire ouvrir les yeux sur l'étrange univers des "infra-terrestres" est indéniablement réussie : même s'il se laisse aller à de l'anthropomorphisme (difficilement évitable au niveau du vocabulaire pour se faire comprendre d'un lectorat humain dans le cadre d'une fiction) et à des exagérations ou erreurs scientifiques, il fait découvrir un monde souvent insoupçonné, ce qui a logiquement déclenché un certain engouement à la sortie du livre.

Malheureusement, le scénario "humain" est nettement moins réussi : il n'y a pas besoin d'être entomologiste pour repérer en quoi il est psychologiquement bancal, tant l'auteur use de grosses ficelles pour le besoin de son scénario, entre dialogues improbables et destin invraisemblable des personnages.

Tout compte fait, dans ce roman d'essence adolescente d'où la naïveté n'a pu être complètement éliminée, ces défauts sont oubliés grâce à la fraîcheur du propos et à l'enthousiasme mis à encourager les éternels esprits étroits à penser autrement.

 

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