Meucs

 

Recueil de nouvelles de Terry Bisson paru aux éditions Imaginaires sans Frontières, traduit par Gilles Goullet et Jean-Daniel Brèque. Il s'agit d'une anthologie spécifique à la France, préfacée par James Morrow, et comprenant des textes parus dans des recueils séparés aux États-Unis.

Meucs (Macs)

Prix Nebula, Prix Locus et Grand Prix de l'Imaginaire.

Les principes très à la mode des sacro-saints "Droits des Victimes" poussés à leur paroxysme consistent à leur faire exercer par eux-mêmes la vengeance exécutée par l'Etat. Cela aboutit à ce brûlot, un réquisitoire par l'absurde contre la peine de mort. Bisson a dédié ce texte grinçant à Mumia Abu-Jamal, un condamné qui est devenu un symbole de la lutte contre la peine capitale aux États-Unis et auquel il a consacré un livre.

Ils sont faits de viande (They're Made out of Meat)

Une courte nouvelle entièrement en dialogues, avec un ton que n'aurait pas renié Asimov. Stephen O'Regan en a fait un film qui a remporté le Grand Prix au festival du court-métrage SF de Seattle en 2006.

Le virage de l'homme mort (Dead Man's Curve)

Petite virée de Bisson sur les routes du Kentucky de son enfance.

Cancion Autentica de la Vieille Terre (Cancion Autentica de Old Earth)

Séquence nostalgie... ou de ce qui reste de la nostalgie une fois que les émotions ont disparu.

L'Angleterre lève l'ancre (England Underway)

Les écrivains américains n'adorent rien tant que ces petits exercices d'humour britannique, essayant de se mettre dans la peau de leurs cousins pour tourner en dérision leur excentrique banalité. Exquis art de l'absurde. Les connaisseurs sauront savourer cette tasse de thé tiède.

Le feu premier (First fire)

On dirait une nouvelle de l'âge d'or, exploitant l'idée d'une invention scientifiquement abracadabrante. La narration de Bisson n'y est pas la plus convaincante.

Incident à Oak Ridge (Incident at Oak Ridge)

Encore un texte plutôt classique de voyage temporel, même si son style en est plus vif.

Suivant (Next)

Black is beautiful... et surtout trop utile pour être gaspillé. Un retournement de valeurs de la société américaine sur fond d'un très classique parcours du combattant administratif.

Avril à Paris (April in Paris)

L'aliénation de la vie de bureau a déjà inspiré des textes. L'aliénation de la vie de Bureau, moins.

Sur Microserf Office 6.9, les employés du Bureau sont contents d'accomplir des Tâches.

Le joueur (The Player)

Une sorte de 2001 odyssée de l'espace torché en trois pages... Certains diront que c'est un mérite.

Choisissez Ann (Press Ann)

Quand Big Brother joue les entremetteurs par son badinage... Nouvelle humoristique pure.

L'ombre le sait (The Shadow Knows)

Comme l'annonce la citation de Wittgenstein (Si le lion parlait, nous ne le comprendrions pas), le thème de Bisson est l'incongruité de la communication entre des humains et des extraterrestres. Voilà pourquoi elle ne peut être traitée que sous forme expéditive et humoristique, ou sous forme d'un théâtre de l'absurde plus développé comme dans cette plus longue nouvelle du recueil.

Il n'y a pas de morts (There Are No Dead)

La nouvelle la plus efficace parmi celles où l'on retrouve la nostalgie de l'enfance de Bisson dans le Kentucky

Dites-leur d'arrêter leurs conneries et d'aller se fait se faire foutre (Tell Them They're Full of Shit and They Should Fuck Off)

Comme Ils sont faits de viande, c'est encore une nouvelle entièrement dialoguée sur un contact extraterrestre... Moins drôle malheureusement, surtout dans un contexte non-américain où le rapport aux jurons est beaucoup moins crispé.

Les Ours découvrent le feu (Bears Discover Fire)

C'est la première nouvelle placée par Terry Bisson dans Isaac Asimov's Science Fiction Magazine. Elle a obtenu divers prix et a surtout permis de découvrir un écrivain et un style particulièrement soigné.

 

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