Ben Bova
Né à Philadelphie, Ben Bova a travaillé dans les années cinquante sur le Projet Vanguard de lancement du premier satellite artificiel américain, deux avant la création de la NASA, et a toujours suivi de près l'exploration du système solaire. Vulgarisateur bien introduit dans les milieux scientifiques, il a parallèlement fait carrière dans la science-fiction, où il a été très récompensé pour ses activités éditoriales. Il a en effet été le rédacteur en chef des revues Analog (où il a succédé à Campbell à sa mort) et Omni. Le best-seller Mars est la jonction de ses deux passions.
Titre |
Date |
Intérêt |
Divertissement |
1992 |
13/20 |
14/20 |
Roman paru au Fleuve Noir, traduit par Bruno Bodin.
La première mission humaine d'exploration de Mars est une expédition scientifique internationale à commandement américano-russe. Sur cette planète où il y a tant de choses à découvrir, il faudra procéder à des arbitrages, en étant guidé par la nécessité de convaincre les politiques que ce grand pas pour l'homme ne doit pas être le dernier, et qu'il faudra, cette fois, retourner sur ce nouveau monde. Mais cela n'est pas facile avec un héros (Jamie Waterman, un Amérindien qui a rejoint l'équipage comme remplaçant de dernière minute) qui n'en fait parfois qu'à sa tête et pour qui la quête de la vie est plus importante que les considérations politico-médiatiques. Les choses tournent même au vinaigre lorsqu'un mal mystérieux frappe un à un les membres de l'équipage...
Moins ambitieux que la trilogie martienne de Robinson qui lui est contemporaine, le roman de Bova se retrouve un peu dans son ombre. Il est vrai qu'il est plus prudent, et qu'il est trop engoncé dans le politiquement correct, faisant parfois office de prospectus gentillet pour l'exploration spatiale. Il n'en demeure pas moins lui aussi réaliste, et pour cause puisqu'il se fonde directement sur les plans de la NASA (dont Bova a été un conseiller) de l'époque, comme Baxter l'avait fait de manière uchronique dans Voyage avec les projets antérieurs et tombés dans l'oubli de l'agence spatiale. Il décrit ainsi minutieusement les problèmes potentiels de tout ordre auxquels une mission de ce genre pourrait être confrontée, y compris les tensions psychologiques. Le résultat est de facture assez classique, avec une énigme sympathique - la maladie inconnue - qui n'est pas sans rappeler celles d'Asimov.