Éclipse totale

(titre original : Total eclipse)

 

Roman paru au Livre de Poche (n°7135), traduit par Mary Rosenthal.

L'homme n'était pas loin d'abandonner l'exploration spatiale lorsque furent découverts des traces d'une civilisation intelligente sur Sigma Draconis III. Elles dataient de cent mille ans, et montraient indubitablement que cette espèce avait connu un développement fulgurant pendant trois mille ans avant de disparaître soudainement. Qu'est-ce qui a pu causer sa mort ? Qu'est-ce qui pourrait causer la nôtre ? C'est ce que demandent les trente scientifiques laissés seuls à 19 années-lumière de la Terre, et dont les recherches piétinent.

Même lorsqu'il traite d'exploration spatiale, Brunner fait toujours de l'anticipation. Il le prouve par quelques remarques sur la Terre en début de roman, puis par une parabole dans la suite de l'œuvre. A travers ces décombres, c'est la capacité de l'homme à se forger un avenir viable qui est jugé. Dans la quiétude affairée d'une station scientifique (que Kim Stanley Robinson décrira comme une forme intéressante d'utopie dans Mars la Rouge), L'angoisse de se trouver face à un miroir hante les recherches infructueuses des scientifiques, lancés comme le lecteur à la chasse de cette énigme. La solution de celle-ci arrive comme un choc à l'occasion d'une fin brillante, suivie par un épilogue édifiant sur les faiblesses de l'humanité. Brunner renoue ici avec les romans-énigmes apparemment innocents transfigurés par une conclusion éblouissante qui frappe en plein cœur, comme c'était déjà le cas dans A l'ouest du temps. Mais ici, notre civilisation est plus directement visée.

 

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