La trilogie d'Helliconia

 

Romans parus dans la collection Ailleurs et Demain. Le premier volume (Le Printemps d'Helliconia) a obtenu le Mémorial John W. Campbell en 1983 et le dernier volume (L'Hiver d'Helliconia) s'est vu décerner le British SF Award en 1986.

Bien avant Mars, il existait une trilogie ambitieuse couvrant de vastes domaines d'intérêt, mais même si Aldiss s'est documenté auprès de chercheurs de différentes spécialités, Helliconia ne témoigne pas de la même rigueur scientifique. La compatibilité des mécanismes génétiques de l'évolution avec les espèces décrites, dont les cycles de vie dépassent de très loin la durée des générations, paraît notamment sujette à caution.

Si la trilogie d'Helliconia est remarquable dans l'histoire de la science-fiction, c'est parce qu'elle s'appuie à la fois sur une hypothèse scientifique forte et sur la qualité des descriptions d'un authentique conteur. Cet équilibre entre science et fiction constitue une référence du genre.

La planète Helliconia tourne autour de son soleil Batalix, qui est en orbite elliptique autour d'une étoile géante dénommée Freyr pendant une Grande Année de 2600 années (terrestres). Les saisons sont donc si longues qu'elles ne rythment plus seulement la vie des individus, mais celle des espèces, des civilisations et des croyances.

La vie sur Helliconia est dominée par deux espèces "intelligentes", les phagors et les humains. Ces derniers sont plus désunis dans leurs croyances et dans leurs allégeances. Le principal intérêt de la trilogie réside dans l'adaptation de leurs religions et de leurs systèmes de pensée ainsi que dans les efforts entrepris pour appréhender leur passé et l'histoire de leur planète.

Le printemps d'Helliconia, premier volume, est l'histoire d'un éveil, bourgeonnant et séduisant, mais déjà un peu répétitif dans la narration, un défaut qui s'accentuera dans les tomes suivants.

Le deuxième volume L'été d'Helliconia est plus statique, comme écrasé sous la chaleur. Les personnages s'y étirent plus longtemps, mais sous le biais parfois éreintant d'intrigues de palais. Ce volume est ainsi celui qui lorgne le plus du côté de Dune.

Le troisième volume L'hiver d'Helliconia retrouve une action plaisante par la diversité des paysages et des peuplades rencontrées. La conclusion est très marquée philosophiquement par l'hypothèse Gaïa, mais la mise en abyme entre Terre et Helliconia ne parvient à convaincre fondamentalement du bien-fondé des ruptures de rythme qu'elle a assénée au texte tout au long de la trilogie.

 

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