Un cantique pour Leibowitz

(titre original : A Canticle for Leibowitz)

 

Roman paru chez Présence du futur (n°46), traduit par Claude Saunier. Prix Hugo 1961.

Dans un monde où le savoir a fait l'objet d'un rejet après une guerre nucléaire, l'ordre monastique de Saint Leibowitz s'est fixé pour mission de conserver les Memorabilia, où sont rassemblés tous les ouvrages et documents ayant pu être préservés de la catastrophe, des plans d'installations électriques à la Liste de Courses sacrée de Saint Leibowitz, afin qu'ils puissent être un jour à nouveau compris.

Dénonçant l'évaporation de la morale, que ne peut compenser la seule connaissance, et les vices récurrents de l'espèce humaine, considérés d'un point de vue essentiellement chrétien (à une nuance de taille près, il a une vision cyclique de l'histoire), ce roman se présente sous la forme de trois chapitres narrant des histoires très espacées dans le temps, encore plus que dans Fondation, par exemple. Le lecteur perçoit ainsi une Histoire sous des formes fragmentaires, et se retrouve dans la même situation que les moines de l'ordre, pour qui il est nécessaire de reconstituer des fragments de connaissance. L'usage très fréquent du latin contribue à rendre le récit parfois un peu abscons, ou tout du moins à mettre le lecteur non-latiniste à la place d'un moine confronté à un document scientifique dont il ne comprend ni les conventions ni le langage utilisés, ce qui crée là encore un double niveau de lecture

 

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