L'héritage de Saint Leibowitz

(titre original : Saint Leibowitz and the Wild Horse Woman)

 

Roman paru chez Présence du futur (n°596 et n°597), traduit par Jean-Daniel Brèque.

Ceci n'est pas tout à fait une suite. Il paraît cependant l'être lorsque nos souvenirs du grand classique qu'est Un cantique pour Leibowitz sont lointains et surtout liés à l'excellente première partie. Mais il se situe à l'époque des nomades décrite dans la deuxième partie du livre original, alors que l'Église catholique participe à la ré-émergence de la civilisation avant de se perdre dans des querelles intestines lors de conclaves mouvementés et dans une guerre dévastatrice contre un potentat tyrannique, l'Empire du Texark.

Plus long que le premier volume, ce second ouvrage n'en a pas la portée. Il se dilue dans des passages pas toujours utiles et met en place de façon laborieuse un univers pas facile à suivre avec des personnages désignés par plusieurs noms différents et une géographie qui aurait sans doute mérité une carte. Mais surtout, il lui manque le souffle et la force de "l'original", et on comprend que son auteur était dans une impasse lors de sa rédaction.

Les intrigues qui constituent la trame du roman sont finalement si anecdotiques, comme le montre la conclusion qui les balaye d'un revers de main dans un feu purificateur. Cette fin rajoutée par Terry Bisson est d'ailleurs intéressante. Il paraît certes trop respectueux de l'œuvre et ne nous surprend donc pas, se contentant de clins d'œil envers les images récurrentes de Miller. Mais ainsi, il renoue avec la concision et l'efficacité du roman original, en même temps qu'il nous rappelle cette vision pessimiste de l'humanité qui oublie son histoire et est condamnée à refaire les mêmes erreurs. Ce fut une bonne année pour les busards...

 

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