À la poursuite des Slans

(titre original : Slan)

 

Roman paru chez J'ai Lu (n°381), traduit par Jean Rosenthal.

Moins controversé que le non-A, qui a ses fans absolus et ses allergiques, À la poursuite des Slans est considéré comme le grand classique de Van Vogt, qui y développe les thèmes à la mode de l'époque : mutants, télépathie... On ne peut s'empêcher de rapporter la date de la première publication dans Astounding (1940, publié sous forme de roman en 1951) de cette histoire où plane des menaces de génocide aux évènements contemporains.

Sur une Terre où les Slans, mutants dotés de pouvoirs surhumains et de télépathie, sont impitoyablement traqués par les humains qui les accusent des pires maux, un enfant slan, Jommy Cross, veut prouver que son peuple n'est pas si belliqueux et inhumain qu'on le dit. Il est l'héritier d'un grand secret que lui a transmis son père, une technologie permettant de canaliser l'énergie atomique, et espère s'en servir pour réconcilier les parties en présence.

Ce court roman est assez typique de l'Âge d'or. Comme nécessité fait loi pour la publication en revue, l'action est vive et accrocheuse, mais prend moins le temps de s'attarder sur les personnages ou sur l'émotion d'une scène. Bien que la sensibilité de l'auteur soit présente, elle est emportée par le tourbillon de l'histoire et peut paraître à l'emporte-pièce par son empressement. Finalement, la lecture en est agréable, même si je n'ai pas été complètement conquis par la chute, peut-être parce qu'elle est trop classique et donc pas si imprévisible, ou peut-être parce qu'elle est enrobée de théories datées qui en diluent l'effet.

Nota : Lorsque Van Vogt lui avait soumis l'idée de ce texte, le parangon de la logique Campbell lui avait dit qu'il serait impossible de raconter une histoire de surhomme du point de vue de celui-ci, à moins d'être soi-même un surhomme. L'auteur allait brillamment réussir à circonvenir à la théorie de son rédac-chef préféré en présentant un héros certes doté de super-pouvoirs mais encore immature. Dans ces conditions, Campbell pouvait admettre que ses pensées soient effectivement accessibles au lectorat de l'époque. Et celui-ci, souvent jeune, mâle et convaincu de faire partie d'une élite socialement rejetée, n'eut effectivement aucun mal à s'identifier au personnage principal (d'où le slogan "fans are slans" qui fit controverse dans le milieu).

 

 

 

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