A. E. Van Vogt (1912-2000)

 

Né dans le Manitoba de parents d'origine néerlandaise, élevé en anglais par son père et en frison par sa mère, Alfred Elton Van Vogt se retrouve souvent en marge lors de son enfance dans les différents milieux qu'il côtoie au gré des emplois de son père. C'est une dérouillée qu'il prend à huit ans en venant au secours de son frère qui l'éloigne de la société des autres enfants et lui fait prendre refuge dans la lecture. Lorsque sa famille est frappée de plein fouet par la crise de 1929, Van Vogt prend une série de petits boulots (d'ouvrier agricole à employé aux statistiques), tout en participant à des concours littéraires.

Afin d'être publié dans le domaine de la science-fiction, ce Canadien s'installe en 1944 aux États-Unis, pays où sont publiés la quasi-totalité des revues susceptibles de publier ses textes. Il sera le premier auteur à coller entre elles ses nouvelles publiées en magazine afin d'en faire des romans, ce qui nourrira les critiques contre la construction défaillante de ses œuvres. Il se fera aussi une spécialité des multiples reprises et corrections a posteriori de ses romans déjà, publiés.

Van Vogt a une forte tendance à se prendre de passion pour de nouvelles théories qui lui paraissent géniales, et il épouse ainsi les idées d'Alfred Korzybsky, mais aussi de L. Ron Hubbard. Si la sémantique générale du premier est surtout une source d'inspiration, il se perd en revanche pendant douze années en devenant propagandiste de la dianétique du second, dont il est le responsable de la section californienne. Peu intéressé par le fait religieux, il ne suit néanmoins pas Hubbard lorsque celui-ci fonde la Scientologie, et revient donc à son activité d'écrivain sous l'impulsion de Pohl, sans retrouver sa plume des classiques de l'Âge d'Or et en donnant l'impression de se répéter. Il meurt en 2000 d'une pneumonie alors qu'il était atteint depuis dix ans de la maladie d'Alzheimer.

Van Vogt a d'abord considéré la condition d'écrivain comme un métier en apprenant des théories de la construction d'intrigues. Cela le destinait à écrire des œuvres stéréotypées, mais c'est sans compter sur la richesse de son imagination qui lui fournissait cent nouvelles idées la nuit venue. Ses accointances ou sa relation à l'écriture ne sont pas les seules à être controversées, son œuvre l'est également : il est sans doute l'un des auteurs à l'égard duquel les opinions sont les plus radicales et les plus tranchées. Un essai de Damon Knight qui l'a traité de "gâcheur cosmique" a cristallisé la polémique autour de Van Vogt dès les années quarante.

Selon ses partisans, il a une imagination foisonnante et exceptionnelle ainsi qu'un sens du récit baroque et prenant, et ses romans sont donc à dévorer. Selon ses détracteurs, c'est un spécialiste de l'intrigue confuse produite sans vue d'ensemble, des personnages creux et des space opera outranciers, et ses romans, qui ont beaucoup vieilli, sont donc à oublier. Sans rentrer dans ce débat, il faut quand même noter l'influence qu'il a pu avoir dans les années 50 sur les œuvres de jeunesse d'un Dick, par exemple.

Romans

Date

Intérêt

Divertissement

À la poursuite des Slans (Slan)

1940

13/20

14/20

Le monde du non-A (The World of null-A)

1948

14/20

15/20

La faune de l'espace (The voyage of the Space Beagle)

1950

14/20

12/20

 

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