Histoires de l'an 2000

 

Collection "La grande anthologie de la science-fiction", au Livre de Poche (n°3817).
Préface de Gérard Klein.

 

Meurtre au jeu de boules (Roller Ball Murder)

Nouvelle de 1974 de William Harrison, traduite par Michel Lederer.

Lorsque le sport devient du sport-spectacle à l'américaine et est récupéré par les médias pour la satisfaction d'un public assoiffé de sang et de violence, les perspectives sont effrayantes. Cette nouvelle est devenue le film Rollerball de Norman Jewieson.

 

Dis-moi tout de toi (Tell me all about yourself)

Nouvelle de 1973 de F. M. Busby, traduite par Jacques Polanis.

Une nouvelle sur la nécrophilie est forcément des plus... glaciales. Heureusement qu'il reste l'amour. Enfin, quand je dis heureusement...

 

Le syndrome de la Marie-Céleste (The Mary Celeste Move)

Nouvelle de 1976 de Frank Herbert, traduite par Dominique Haas.

Une société future parsemée de clichés d'anticipation (pilules, autoroutes gigantesques...), dont le beau mécanisme semble être perturbée par un détail. Et c'est notre société, avec sa mécanique de consommation, sa vitesse d'évolution et ses exigences de temps, qui est visée par cette extrapolation.

 

Masque à gaz (Gaz mask)

Nouvelle de 1969 de James D. Houston, traduite par Dorothée Tiocca.

Un soir comme un autre, un ralentissement un peu plus appuyé, et voilà toutes les voies de circulation bloquée et le trafic paralysé, laissant place au curieux spectacle de millions de voitures arrêtées les unes derrière les autres. Cette nouvelle a sans doute inspiré l'excellent film Le grand embouteillage de Luigi Comencini.

 

Banlieue rouge (Gantlet)

Nouvelle de 1972 de Richard E. Peck, traduite par Arlette Rosenblum.

Ceux qui s'intéressent à l'avenir de nos banlieues pourraient méditer la vision pessimiste de Peck, où il décrit des zones sans espoir que nul homme censé n'irait traverser, même si les privilégiés bien-pensants subventionnent ces banlieues sans issue. Une vision amère d'une ville fractionnée, à l'image d'une société fragmentée et d'un retour aux murs entre des classes socio-géographiques.

 

Une journée en banlieue (A day in suburbs)

Nouvelle de 1960 de Evelyn E. Smith, traduite par Arlette Rosenblum.

Que peuvent faire des femmes d'une paisible banlieue américaine et leurs charmantes petites filles pour tromper l'ennui durant la journée ? Rien de tel qu'une bonne guerre des gangs à l'insu de leurs maris pour se distraire? Un savoureux délire qui prend le temps de s'achever par une critique du mécanisme de l'ascension sociale. La nouvelle la plus décalée et probablement la meilleure de ce recueil.

 

Compagnons de chambre (Roommates)

Nouvelle de 1970 de Harry Harrison, traduite par Bruno Martin.
Ce texte sur une société surpeuplée confrontée à l'épuisement des ressources est un extrait du roman adapté au cinéma dans le film Soleil vert (Soylent green) de Richard Fleischer.

 

Thérapie 2000 (Therapy 2000)

Nouvelle de Keith Roberts traduite par Sylvie Finkielsztain.

Dans une société effrénée où chaque instant est vampirisé par le vacarme assourdissant du déferlement médiatique, est-il possible de retrouver les vertus apaisantes du silence ? Mais oui, rassurez-vous...

 

Personne n'habite à Burton Street (Nobody lives on Burton Street)

Nouvelle de 1969 de Gregory Benford, traduite par Frank Straschitz.

La violence urbaine est de nouveau à l'ordre du jour, et est résolue ici d'un point de vue cathartique.

 

L'homme qui avait disparu (The missing man)

Nouvelle de 1971 de Katherine Mac Lean, traduite par Michel Lederer. Prix Nebula 1971.

Une nouvelle sur l'exploitation de la panique qui s'enlise en une libération d'otages mâtinée de dialogues philosophiques avec les criminels comme dans une vulgaire production hollywoodienne. L'ensemble manque de cohérence et de crédibilité.

 

Nulle part chez soi (No direction home)

Nouvelle de 1971 de Norman Spinrad, traduite par Frank Straschitz.

Dans un monde dominé par les drogues psychédéliques, que reste-t-il de la condition humaine ? Lorsque les conceptions de l'évolution humaine s'affrontent, Spinrad sait tirer une conclusion percutante, ironique et amusée.

 

Le test (The test)

Nouvelle de 1954 de Richard Matheson, traduite par Roger Durand.

Une peinture sèche, émouvante, sans illusions et sans hypocrisie, d'une société qui ne veut plus de ses vieillards encombrants.

 

La mort de Socrate (Problems of Creativeness)

Nouvelle de 1972 de Thomas M. Disch, traduite par Ronald Blunden.

Une société pratiquant l'eugénisme sait toujours trouver des critères pour stériliser les individus inutiles, que ce soit l'intelligence, la santé ou la créativité. Si ceux-ci cherchent tout naturellement à prouver leur valeur, on découvrira surtout que les vrais tares humaines sont communes à tous, à savoir la violence et la haine. Une chute sans concession, brutale et cruelle.

 

Les possédants (The totally rich)

Nouvelle de 1967 de John Brunner, traduite par Frank Straschitz.

Un texte un brin paranoïaque qui joue avec la tentation d'un infini inaccessible (ici l'argent, comme le temps dans Jack Barron et l'éternité de Spinrad) et montre que les attributs de la vraie richesse sont plus la discrétion que la gloire. Mais le lecteur est vite rassuré, la tentation est cassée car tout ne s'achète pas, ouf, on a eu peur.

 

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