L'histrion

 

Roman d'Ayerdhal écrit en 1993, paru chez J'ai Lu (n°3526).

Pour une fois qu'une quatrième de couverture de J'ai Lu résume effectivement le début du bouquin correspondant, autant marquer cet évènement d'une pierre blanche en la reproduisant : <<Dans cette galaxie grouillante d'Etats et de communautés aux intérêts si divergents, Genesis, la créature-monde, essaie de fédérer l'humanité sous la barrière du Daym. Pour seul outil, il dispose de l'Histrion, dont l'unique fonction est de jouer les trouble-fête. Et pour Histrion, il a choisi un/une sexomorphe, individualiste farouche, qui déteste le pouvoir et n'a pas été consulté(e) sur le rôle qu'on veut lui voir tenir.>>

Ce roman est bourré de clins d'œil et de références de toutes sortes à l'histoire de la science-fiction. De la préface dédiée à Frank Herbert à la phrase classique d'Isaac Asimov "La violence est le dernier refuge de l'incompétence" en passant par le mandataire Confed appelé Pohl Kornbluth, Ayerdhal mixe de nombreux thèmes classiques de la SF : l'Empire, l'hyperespace, l'ansible... Ainsi la confrontation Scientes / Taj Ramanes n'est pas sans rappeler le dualisme Science Transcendentale / Femmocrates de La grande guerre des bleus et des roses de Norman Spinrad. La description d'un space opera (trop ?) complet en un volume est une tâche ardue, et le projet d'Ayerdhal est ambitieux. Du coup le temps passé à la compréhension des mécanismes politiques à l'œuvre dans l'univers décrit est autant de temps en moins passé à apprécier l'intrigue, qui est fort peu prenante, le projet d'une galaxie unie, fédérée et ayant subi une complète uniformisation culturelle peinant à nous enthousiasmer. Il aurait été intéressant qu'Ayerdhal joue lui aussi le rôle de trublion qu'il voulait faire endosser à son héros pour relever un peu ce roman un peu fade.

 

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