Né en 1919, Pohl a été frappé de plein fouet par la Grande Dépression qui l'a forcé à abandonner trop tôt ses études, mais il s'est construit en autodidacte. Il est un rouage essentiel de la science-fiction américaine du vingtième siècle : par son œuvre littéraire, récompensée au total par cinq Hugo (dont un pour un roman : La grande porte en 1978) et deux Nebula (Homme-plus en 1976 et La grande porte en 1977), et par ses activités de rédacteur en chef dans plusieurs magazines.

Il faisait partie des Futurians, groupe dissident du club d'amateurs de science-fiction du Queens à la fin des années trente (parce qu'ils plaidaient pour une vision anti-fasciste alors que le Queens club se voulait strictement apolitique). Dans cette bande de gamins d'une vingtaine d'années, ce simple cercle local de fans comme la SF en a vite engendré un peu partout, se trouvaient plusieurs noms qui allaient marquer l'histoire du genre, puisqu'un certain Asimov se joignit au groupe au moment de sa création.

Parmi les Futurians, Pohl rencontra aussi Cyril M. Kornbluth, un jeune homme taciturne à qui son intelligence avait conféré un caractère sarcastique, et qui mourra à seulement trente-cinq ans, six ans après la publication de leur chef d'œuvre commun Planète à gogos, à la suite d'efforts physiques imprudents un jour de tempête de neige, alors qu'il souffrait de problèmes cardiaques.

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