Ian Watson

 

Ian Watson est né le 20 avril 1943 à St Albans et a grandi dans le Tyneside, au nord de l'Angleterre. Dévorant aussi bien Zola que Van Vogt à la bibliothèque locale, il interrompt un temps ses études à 16 ans avant d'étudier la littérature anglaise à Oxford et de se marier à Judith Jackson en 1961. Après sa thèse de lettres (sujet : "Walter Pater related to some Nineteenth Century French writers: Stendhal, Mérimée, Gautier, Flaubert, and Baudelaire."), il part en Tanzanie, non loin d'un Mozambique engagé dans une lutte pour son indépendance (souvenir qu'il utilisera dans L'enchâssement). Même dans le cadre oxfordien transplanté de l'université de Dar es Salaam où il enseigne, il fait l'expérience du tiers-monde, puis connaît son second choc dans un Japon qui lui inspire un article publié dans New Worlds et qui aurait inspiré le mouvement cyberpunk.

C'est au cours de ces trois années passées en Extrême-Orient qu'il se destine définitivement à écrire de la science-fiction, genre qu'il a toujours apprécié à travers Bishop, Bayley, Dick ou Brunner, et qu'il conçoit avant tout comme une "littérature d'idées". Il tient d'ailleurs un cours de science-fiction et d'étude du futur dans une école d'art de Birmingham, où il se familiarise aux sciences sociales (anthropologie, psychologie...) auprès de ses collègues. Quel contraste avec Oxford qui ne lui a "rien appris de la science de la linguistique, si ce n'est comment traduire des textes en anglais médiéval à propos de sous-vêtements de nonnes", et dont il fuira un voisinage sans cesse dégradé non sans s'être rendu coupable d'un rocambolesque "vandalisme criminel".

Candidat malheureux du parti travailliste dans une circonscription ultra-conservatrice, récompensé par une société d'horticulture pour la beauté de son jardin, collaborateur de Stanley Kubrick pour écrire son film IA adapté d'une nouvelle d'Aldiss (film finalement tourné par Spielberg après la mort du réalisateur-culte), Ian Watson est une personnalité attachante qui ne se dépare pas de son sens de l'humour. C'est aussi un grand écrivain dont la spéculation métaphysique explore notamment le rapport entre langage et réalité, et dont le premier roman, L'enchâssement, a immédiatement séduit la critique et les lecteurs. Il n'a cessé de se renouveler depuis ses premières œuvres, explorant ensuite tour à tour la "pornographie destructiviste" avec L'orgasmachine, écrit avec sa femme, le roman d'horreur, la "science-fantasy" avec la trilogie de Mana inspirée d'une relecture de l'épopée mythique finlandaise du Kalevala, et le "techno-thriller". Watson s'amuse à jouer avec ces termes à la façon de Raymond Roussel :

"Il est bizarre que quelque chose existe [plutôt que rien]. Et il est tout aussi bizarre que nous ayons évolué en des êtres capables de penser à de telles choses. Les paradoxes nourrissent mon imagination. C'est pourquoi mes histoires rassemblent des éléments qui ne paraissent avoir a priori aucun lien entre eux. Peut-être que ce que j'écris devrait être qualifié de Science-Surréalisme" (le terme anglais Science-Surrealism, par détournement du mot science-fiction, peut se traduire plus justement par surréalisme scientifique).

Roman

Date

Intérêt

Divertissement

L'enchâssement (The Embedding)

1973

18/20

18/20

Le modèle Jonas (The Jonah Kit)

1975

13/20

13/20

 

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