Philip K. Dick (1928-1982)

 

Dick est parfois réputé pour être l'archétype de l'écrivain qui doit son inspiration au LSD. Il n'y toucha en vérité que très peu, et était en fait dépendant aux amphétamines, qui étaient plus connues pour faire carburer les coureurs cyclistes de l'époque que pour donner naissance à des chefs d'œuvre littéraires. Elles lui ont en réalité parfois servi à accroître sa productivité et à accélérer son rythme d'écriture, non sans qu'il en subisse le contrecoup d'ailleurs.

Cette réputation de camé, en partie induite par Harlan Ellison, lui "rapporta beaucoup du point de vue des ventes", ainsi qu'il l'avoua dans Radio Libre Albemuth, précisant : "J'écris sur la drogue et sur l'usage de la drogue, mais ça ne veut pas dire que je suis prodrogue ; d'autres écrivent sur le crime et les criminels, et ça ne les rend pas procrime pour autant."

Il faut dire qu'il tenait de sa mère son accointance aux médicaments. Elle l'introduisit également dans le monde de la psychiatrie pour le soigner de son agoraphobie. Les psychoses diverses ne l'ont jamais quitté, sa paranoïa prenant des proportions de plus en plus inquiétantes. Sa vie tourmentée, marquée cinq mariages et autant de divorces, ainsi que deux tentatives de suicide, se termina lorsqu'on débrancha les appareils qui le maintenaient artificiellement en vie après un malaise cardiaque alors que son cerveau avait déjà cessé toute activité.

D'aucuns ont également essayé d'en faire une figure politique : les sympathies qu'il put avoir pour les milieux d'extrême-gauche qu'il avait côtoyés à Berkeley, sa résidence à plusieurs reprises et son point d'attache, ne suffisent toutefois pas à le classer comme écrivain politique, ses préoccupations majeures étant tout autres, même si son œuvre s'est politisée par la suite tandis qu'il établissait des relations ambiguës avec le FBI.

On doit à ce cerveau torturé de multiples œuvres, plus reconnues en Europe que dans son propre pays, reflétant parfois la ferveur mystico-théologique qui s'empara peu à peu de lui. Sous l'aune de la rigueur scientifique, ses romans peuvent apparaître grotesques, mais ils tiennent une place essentielle en SF par leur complexité dans leur exploration du rapport de l'homme à la réalité et de sa perte de repères. Cette œuvre d'introspection reflète les propres angoisses de Dick, les psychopathologies et les pouvoirs psioniques étant ses sujets de prédilection.

"C'est vrai, Phil, tu écris des trucs plus bizarres que n'importe qui aux États-Unis, des bouquins vraiment psychotiques, des bouquins qui parlent de cinglés et de camés, de paumés et de givrés de toutes sortes ; en fait, de toutes les sortes qui n'ont jamais été décrites avant." (Radio Libre Albemuth).

De très nombreux auteurs ont, soit été les émules de Dick, soit été des admirateurs : Thomas Disch, Stanislaw Lem, Tim Powers, John Brunner, K.W. Jeter, Norman Spinrad...

Romans

Date

Intérêt

Divertissement

Loterie solaire (Solar Lottery)

1955

13/20

16/20

Le maître du haut château (The man in the high castle)

1962

15/20

13/20

Glissement de temps sur Mars (Martian time-slip)

1963

17/20

15/20

Dr Bloodmoney (Doctor Bloodmoney or how we...)

1963

11/20

12/20

Les joueurs de Titan (The game-players of Titan)

1963

14/20

17/20

Les simulacres (The Simulacra)

1963

14/20

15/20

En attendant l'année dernière (Now wait for last year)

1963

15/20

16/20

Le dieu venu du Centaure (The three stigmata of Palmer Eldritch)

1964

14/20

15/20

Blade Runner (Do androids dream of electric sheep ?)

1968

15/20

14/20

Ubik (Ubik)

1969

17/20

15/20

Au bout du labyrinthe (A maze of death)

1970

15/20

15/20

Radio Libre Albemuth (Radio Free Albemuth)

1975

14/20

14/20

Siva (Valis)

1979

13/20

13/20

La transmigration de Timothy Archer

1982

13/20

13/20

Nouvelles

Date

Intérêt

Divertissement

L'heure du wub (Beyond lies the wub)

1952

5/10

6/10

Le canon (The gun)

1952

7/10

7/10

Le crâne (The skull)

1952

8/10

8/10

Monsieur le vaisseau (Mr Spaceship)

1953

6/10

7/10

Les joueurs de flûte (Piper in the woods)

1953

7/10

7/10

Le monde qu'elle voulait (The world she wanted)

1953

7/10

7/10

La colonie (The colony)

1953

7/10

9/10

 

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