Stanislaw Lem
Ecrivain polonais, né en 1921 à Lvov (dans l'actuelle Ukraine, alors territoire polonais) d'un père médecin. La seconde guerre mondiale, qu'il traverse avec de faux papiers en raison d'origines juives est l'évènement qui va marquer sa vie et le pousser vers une littérature plus ouverte et débarrassée de certaines conventions. "Il n'est pas possible de rendre l'insondable inutilité de la vie humaine face à l'Holocauste à l'aide d'une technique littéraire qui place des individus isolés ou de petits groupes d'hommes au centre de la narration." Après un premier roman réaliste dont l'action se passe dans un hôpital psychiatrique des années 40, il se rapproche de la science-fiction, mais ne cessera tout au long de sa carrière d'écrire dans tous les genres.
Passionné de philosophie et d'astronautique, ce jeune homme brillant à l'intelligence exceptionelle selon les tests, devenu étudiant en médecine presque par hasard, contraint de déménager à Cracovie pendant les grandes migrations d'après-guerre, est en fait un touche-à-tout qu'on aurait tort de classer trop tôt. Son livre le plus réputé est Solaris, assurément une des ouvres les plus originales sur l'impossible contact avec une intelligence extraterrestre, dont Lem dit que c'est "un livre qu'[il] estime, quoiqu'[il] ne le comprenne pas en tout [lui]-même". Solaris a été porté au cinéma par l'illustre cinéaste soviétique, adaptation que Lem déteste d'ailleurs. Personnellement, je dois avouer que je n'accroche pas trop à l'atmosphère de Solaris ou de ses autres romans. L'ensemble me paraît assez lourd (encore que les problèmes de traduction y soient aussi pour quelque chose - certains de ses romans ont été traduits à partir de la version anglaise, et inversement, l'édition anglaise de Solaris est la traduction de la version française), par exemple quand Lem nous inonde de néologismes (comme dans Le congrès de futurologie, dans la logique d'un monde entièrement chimique et artificiel, en proie à une déliquescence toute dickienne).
Si je suis un peu sévère, c'est que j'ai l'impression que le style de Lem s'exprime beaucoup mieux dans ses nouvelles. Celles-ci sont souvent des petits bijoux d'humour (parfois d'ailleurs pour mieux dissimuler une réflexion philosophique) et méritent vraiment le détour, notamment l'inénarrable La tragédie des machines à laver. Il fait preuve dans ses nouvelles d'un esprit particulièrement délirant, même si on peut lui reprocher parfois de s'étendre un peu sur des théories scientifiques bidon ou de multiplier les effets. A mon humble avis, Lem est largement meilleur lorsqu'il ne prend pas ce qu'il écrit au sérieux. Une exception toutefois : son roman La voix du maître, petit bijou d'intelligence qui reprend le thème de l'incommunicabilité de Solaris.
Son prénom est, pour une raison mystérieuse, francisé en Stanislas Lem dans les éditions françaises de ses romans.
La traduction d'une interview de Stanislaw Lem par Wojciech Orlinski.
Romans |
Date |
Intérêt |
Divertissement |
Solaris (Solaris) |
1961 |
15/20 |
12/20 |
La Cybériade (Cyberiada) |
1965 |
14/20 |
15/20 |
La voix du maître (Glos Pana) |
1968 |
15/20 |
15/20 |
1971 |
13/20 |
12/20 |
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Mémoires trouvés dans une baignoire (Pamietnik Znaleziony W Wannie) |
14/20 |
13/20 |
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Le rhume (Katar) |
1978 |
8/20 |
9/20 |
Nouvelles |
Date |
Intérêt |
Divertissement |
La tragédie des machines à laver |
1971 |
8/10 |
10/10 |
1976 |
8/10 |
10/10 |
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1976 |
9/10 |
9/10 |
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1976 |
9/10 |
8/10 |
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1976 |
7/10 |
8/10 |
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1976 |
6/10 |
7/10 |
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1976 |
7/10 |
7/10 |
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1976 |
6/10 |
7/10 |
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1976 |
9/10 |
8/10 |
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1976 |
9/10 |
9/10 |
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1976 |
4/10 |
5/10 |
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1976 |
4/10 |
5/10 |
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1976 |
7/10 |
9/10 |