James Graham Ballard

 

Jim G. Ballard est né en 1930 à Shanghaï de parents anglais, son père étant le PDG d'une filiale chinoise d'une entreprise de textile de Manchester. De 1942 à 1945, il est enfermé avec sa famille dans un camp de concentration japonais - expérience traumatisante qu'il racontera dans L'empire du soleil adapté au cinéma par Spielberg - puis rentre en Angleterre à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Il suit des études de médecine, dans l'intention de devenir psychiatre. Mais un seul sujet l'intéresse vraiment, lui-même. Alors, il se consacre à la littérature, en suivant le précepte de Conrad selon lequel l'écrivain doit prendre le risque des explorations les plus destructrices. Il n'hésite pas à se mettre en scène (Crash !) donc en danger, dans ses romans, ce qui sera plus salutaire que dangereux pour sa santé mentale.

À la fin des années 60, Ballard devient l'un des chefs de file de la nouvelle vague britannique (avec Aldiss, Brunner ou Priest) qui trouve comme champ d'expression la revue New Worlds dirigée par lui-même et par Michael Moorcock, et qui se caractérise par un renouveau stylistique et thématique de la science-fiction, se traduisant surtout chez Ballard par une différence de traitement, par "une forme de fiction tournée vers l'avenir et qui s'intéresse au présent immédiat en termes de futur plutôt que de passé".

Pour cela, il introduit des techniques narratives nouvelles d'influence cinématographique, art qui s'est selon lui beaucoup mieux adapté au XXe siècle que le roman, qui est resté le reflet de la psychologie du XIXe siècle. L'environnement dominé par les mass media étant devenu une fiction ("J'ai écrit quelque part que nous vivions tous à l'intérieur d'un énorme roman, mais j'aurais tout aussi bien pu dire à l'intérieur d'un gigantesque tableau. Plus précisément, nous vivons tous à l'intérieur d'un immense show multimédia."), l'écrivain doit inventer la réalité, recomposer le monde par l'exploration de "l'espace intérieur" (inner space) dans la lignée des surréalistes.

Ballard s'y applique par une littérature visuelle et onirique. Provocateur par la violence et la crudité de ses récits, il l'est aussi fondamentalement par sa démarche. Il remet en cause la vision purement positive de la technologie qui a prévalu jusque là dans la science-fiction, et, pour empêcher celle-ci de se scléroser mortellement, propose une véritable rupture avec les classiques du présumé "âge d'or" dominé par une figure du patriarche, le directeur de revue John W. Campbell. Celui-ci avait participé à la genèse de la SF en tant que genre propre, mais il fallait "tuer le père" pour que la science-fiction désormais adulte puisse évoluer.

 

Roman

Date

Intérêt

Divertissement

La forêt de cristal (The Crystal World)

1966

13/20

12/20

La foire aux atrocités (The Atrocity Exhibition)

1969

14/20

11/20

Crash !

1973

14/20

13/20

I.G.H. (High Rise)

1975

13/20

14/20

Super-Cannes

2000

12/20

13/20

 

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